Bitseven.com - Alexander Vinnik a commencé une grève de la faim alors qu’il est détenu en Grèce depuis 19 mois dans l’attente de son extradition vers la Russie. La police grecque l’avait arrêté en juillet 2017 car il est soupçonné d’avoir blanchi pour quatre milliards de dollars grâce à la monnaie virtuelle bitcoin.
Un ressortissant russe, soupçonné de blanchiment d’argent sur une plateforme d’échange de bitcoins, observe une grève de la faim en Grèce où il est détenu dans l’attente d’une extradition, a-t-on appris jeudi 28 février auprès de ses avocats.
Alexander Vinnik, qui veut être extradé vers son pays natal, la Russie, fait l’objet de plusieurs demandes d’extradition depuis son arrestation en Grèce en juillet 2017 : des États-Unis, mais aussi de la Russie et de la France.
En détention depuis juillet 2017
Lors d’une conférence de presse à Athènes, ses avocats ont dénoncé une « détention anticonstitutionnelle », car Alexander Vinnik est emprisonné depuis 19 mois alors que la Constitution grecque prévoit une détention de 18 mois maximum sans jugement.
Ses avocats ont annoncé que leur client était en grève de la faim depuis 90 jours pour dénoncer une « détention sans motif ». Plusieurs photos et vidéos de l’ancien opérateur russe de la plateforme d’échange de monnaies cryptées BTC-e ont été projetées lors du point presse. On y voyait le détenu expliquer, depuis l’hôpital Tzaneio du Pirée, qu’il « devrait être libre depuis le 26 janvier selon la Constitution grecque ».
La justice grecque avait dans un premier temps autorisé en octobre 2017 l’extradition d’Alexander Vinnik vers les États-Unis, avant d’approuver une demande similaire de la Russie. Puis la France l’a réclamé, arguant qu’il avait escroqué plus de 100 personnes dans six villes françaises entre 2016 et 2018.
En décembre 2018, la Cour suprême grecque a finalement donné son feu vert à une extradition vers la France d’Alexander Vinnik, arrêté en vertu d’un mandat européen dans la station touristique de Chalcidique (ou Halkidiki en grec), près de la ville de Thessalonique, dans le nord de la Grèce. Mais une demande d’asile d’Alexander Vinnik en Grèce retarde la procédure.
Ses avocats parlent d’une guerre froide
« La demande d’extradition de la France est scandaleuse », a estimé son avocate grecque Zoé Konstantopoulou, jugeant que « rien ne lie M. Vinnik à la France ».
« Le gouvernement grec préfère que M. Vinnik meure plutôt que d’aller à l’encontre de la volonté des États-Unis et de la France […] M. Vinnik est une cible dans le cadre d’une guerre froide entre les États-Unis et la Russie », a-t-elle encore estimé.
BTC-e, fondée en 2011, est devenue l’une des plus grandes plateformes d’échange de monnaies virtuelles du monde. Selon la justice américaine, BTC-e a eu « un rôle dans des activités d’extorsion en ligne et autres activités de cybercriminalité ».
Alexander Vinnik serait également impliqué dans le piratage d’une autre plateforme d’échange, Mt. Gox, qui était dans les premières mondiales avant son brutal effondrement en 2014, apparemment à la suite d’un piratage.
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