Bermudes, Gibraltar et Malte veulent devenir les prochains paradis de la cryptomonnaie
Plusieurs pays sont bien décidés à s'emparer du filon des cryptomonnaies. Malte, Gibraltar et l'archipel des Bermudes ont tour à tour adopté des législations capables d'attirer les entrepreneurs de monnaies virtuelles.
Après les paradis fiscaux, les paradis crypto ? Avec la popularité croissante du concept de monnaie virtuelle comme le Bitcoin, certains pays adaptent leur législation dans l'espoir d'attirer les entrepreneurs du secteur. Malte, Gibraltar, les Bermudes, le Liechtenstein ou encore la Suisse sont sur les rangs pour devenir le futur temple de la cryptomonnaie et ainsi profiter des retombées économiques de ce nouveau marché.
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"Un incubateur pour cette industrie"
"Nous voulons être un incubateur pour cette industrie", avait annoncé le Premier ministre des Bermudes, Michael Dunkley, dans une interview donnée en mai à l'occasion d'une conférence sur le sujet à New York. "Nous ne sommes que 60 000 vivant sur 32 km² mais notre économie est très avancée", vante-t-il. Son gouvernement a mis en place une procédure accélérée pour les start-up du secteur qui leur permet de traiter directement avec le ministère local des Finances.
Cette mesure a convaincu Will McDonough, créateur de la monnaie virtuelle iCash, de s'installer dans le territoire britannique d'outre-mer. Dans le New York Times, il loue la grande expérience bermudéenne en matière de finance internationale et le volontarisme du gouvernement local en matière de blockchain, la technologie sur laquelle repose les cryptomonnaies.
"Le plus grand problème auquel font face les 'entreprises blockchain' est l'incertitude quant à la législation ou la régulation. Les marchés qui ont clairement défini leur règles attirent ainsi beaucoup d'entreprises acceptant de les suivre", justifie Will McDonough dans le célèbre journal américain.
Malte veut être la "blockchain-island"
Les Bermudes ne sont pas les seuls intéressés par le gâteau de la blockchain. Le Parlement de Malte a approuvé le 4 juillet trois projets de loi visant à placer le pays en première ligne de cette révolution en facilitant l'émission de nouvelles monnaies virtuelles ou l'échange des existantes.
Là encore, c'est le Premier ministre du pays, Joseph Muscat, qui a tout fait pour positionner sa nation sur le sujet. Fin mars, il déclarait que Malte allait devenir le premier pays au monde à "effectuer un premier pas" vers ce secteur. Il affirmait alors que son île allait "se rendre sur un terrain inconnu, pour lequel nous ne disposons d’aucune carte – mais nous avancerons, nous apprendrons et nous serons en première ligne".
"Malte a vu que la technologie de la blockchain et les monnaies virtuelles allaient devenir incontournables et populaires", analyse Joseph Borg, spécialiste de la technologie blockchain, interrogé sur CNN. "Grâce à cela, Malte devrait devenir un hub pour les start-up de cette industrie ainsi que les entreprises déjà établies du secteur, tout en stimulant la croissance locale."
L'initiative a pour l'instant été couronnée de succès. L'île européenne est parvenue à attirer Binance, la principale plateforme d'échange de monnaie virtuelle, alors chassée du Japon pour y avoir opéré en dehors de la loi. Une implantation dans l'île méditerranéenne qui avait été saluée par Joseph Muscat. Peu après, OKEx, une autre plateforme, a également fait part de sa volonté de s'installer dans le pays. Preuve de son attractivité en la matière, Malte accueillera en novembre 2018 un sommet sur le sujet de la blockchain.
Gibraltar espère reproduire le succès des paris en ligne
Du côté de Gibraltar, on observe avec attention cette industrie naissante. Selon Albert Isola, ministre des Finances de l'enclave britannique, la blockchain pourrait constituer "un futur flux d'activités importantes". Gibaltar est sur le point de passer une série de lois similaires à celles de Malte. Selon le ministre, 35 entreprises de la blockchain auraient déjà postulé pour être domiciliées sur le rocher.
Gibraltar espère avec cette nouvelle manne avoir autant de succès qu'avec les jeux en ligne. En s'imposant comme un eldorado en la matière, le rocher avait vu sa croissance stimulée : aujourd'hui, 10 % des emplois du territoire dépendent de celle-ci.
Pour Albert Isola, cité par le New York Times, Gibraltar doit procéder de la même manière que pour les jeux en ligne. Des règles souples mais clairement définies, voire sélectives : "Pour chacune des licences de jeux que nous avons émis, nous en avons probablement refusé dix", explique-t-il. Quand vous abordez un nouveau marché, il est important d'attirer des gros noms mais surtout des bons noms. Et pour cela, il faut parfois dire non à des encore plus gros noms."
Gibraltar a cependant de la concurrence en Europe. La principauté du Liechtenstein est également sur les rangs pour attirer l'industrie. En Suisse, le canton de Zoug espère devenir la Crypto Valley. Quant à l'Estonie, elle a carrément lancé sa propre monnaie virtuelle - www.bitseven. com.
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